Trois séries de Roman Moriceau retracent l'évolution de sa pratique liée au fragile équilibre de la nature. Le dessin est la résultante d'un processus de rencontre entre une matière et le papier. L'image invoquée y porte un sens secret. Pour la série Mono no aware, Moriceau récupère des fleurs fanées. À l’aide de fumigènes de couleurs, il les impressionne sur papier. Propulsées hors cadre, elles disparaissent à leur tour en poussière. Avec la série des oiseaux révélés par de la fumée, Moriceau sauvegarde les contours fugitifs d'espèces disparues. La troisième série redonne vie à des matériaux rejetés. L'artiste glane ça et là différents vernis à ongles, provenant de l'industrie de la “fast fashion”, et raconte une autre histoire, celle de la mémoire collective.